// Bellor // 1911 - 2000 //

Sa vie et son parcours

1911

Né à Arlon le 30 juillet 1911 sous le signe du Lion d’un père Henri Miessen engagé à la gendarmerie et d’une mère au foyer Marie Majérus.

1911 - 1928

Il fait les humanités Modernes à l’Institut Ste-Marie des Frères Maristes d’Arlon. À l’âge de 15 ans un condisciple étonné de ses qualités de dessinateur le convainc de s’inscrire à l’Académie des Beaux Arts d’Arlon où il sidère ses professeurs par ses qualités naturelles et sa maîtrise du dessin. Peu de documents de cette période ne nous sont restés (à voir de précieux autoportraits datés de 1926 et 1928).

À la fin du cycle supérieur son gout le porte également vers l’architecture et ses parents l’inscrivent à L’Académie de Tournai ou dès la première année les professeurs le transfèrent pour le dessin au cours de la dernière année.

1933

Après 4 ans d’études et suite à un différent parental, il arrête ses études et fait son service militaire dans le corps des Chasseurs Ardennais en 1933.

1934 – 1939

Après son temps à l’armée il « monte » à Bruxelles et grâce à ses qualités et malgré tout de son expérience de 4 ans en architecture René Miessen commence une carrière dans le domaine du dessin publicitaire dans les studios de plusieurs grands magasins où il se fait rapidement connaître.

1934 – 1935

Bellor collabore un an avec les ets. Bodart & Bodart à Saint Gilles

1936

Dessinateur-décorateur chez Sarma.

1936 – 1938

Dessinateur pour le grand magasin Au Bon Marché

1937

Mariage de Bellor

1938

Son premier fils, Guy, naît.

1939 – 1944

Juste avant la mobilisation il collabore pendant 3 mois avec les ets. Gautier.

1939

Vu les menaces de guerre  il est mobilisé et caserné à Amay.

Sa participation à la guerre dure du 9 au 28 mai 1940 et après la capitulation son unité étant sous contrôle allemand il s’évade immédiatement d’une colonne de prisonniers et rejoint sa famille à Bruxelles. Un deuxième fils, Vivian, naît fin 1940 et un troisième, Serge, fin 1941.

La période de la guerre est une succession de petits boulots dans le domaine de la presse et de l’affichage cinématographique tout comme la publicité peu active à cette époque et ainsi que d’une partie de « débrouille ».

Connu et apprécié dans ce milieu encore fermé de la publicité il est à nouveau sollicité dès la fin de la guerre. C’est lui qui illustra entre autres la fameuse carte postale du « NUTS » de Mac Auliff aux allemands lors de l’offensive Von Runstedt. Il réalisa également les célèbres campagnes d’affichage de la galerie NOVA de même que des caricatures sur la défaite hitlérienne. Cela le mit en mauvaise position au moment de l’offensive allemande dans les Ardennes qui fut heureusement stoppée à Bastogne. Plus tard c’est lui qui créa la fameuse « hure » du sanglier qui orne les bérets des Chasseurs Ardennais de même que le projet des bas-reliefs décorant le monument dédié à ce corps à Martelange.

1945 – 1953

Cette période mouvementée lui a créé un important relationnel et il collabora dès le retour de la paix avec de nombreuses agences qui le sollicitent en tant que consultant en dehors de leurs bureaux de créations.

Il travaille en direct pour plusieurs grands magasins, pour le Ministère de la Marine et celui de la Sécurité routière. Il réalisa de nombreux travaux pour de prestigieuses maisons belges.

Très diversifié il créa aussi des costumes pour les danseuses du fameux cabaret bruxellois « Le Bœuf sur le Toit » de même que des créations publicitaires pour le cabaret « Le Gaity » de Jean Omer.

1949

Il fait construire une petite villa à Stockel (Commune de Weezembeeck-Opem) dans les faubourgs de Bruxelles ou il s’établit avec son épouse et ses 4 enfants (une quatrième fille étant née en 1945).

1953 – 1956

Il retravaille comme agent commercial dessinateur/créateur pour les ets. Gautier fabricant de plaques publicitaires.

1955

Un différent familial provoque la rupture de son couple et sa séparation.

Il reste avec ses 3 fils dans la maison familiale, sa fille suivant sa mère.

Ses parents le rejoignent et l’assistent dans l’éducation des 3 adolescents.

1957 – 1962

Il s’établit à Paris et travaille en « freelance » pour de nombreuses agences de publicité. Il continue ses collaborations en Belgique et parallèlement développe sa carrière d’artiste peintre tournée vers l’esprit surréaliste qui imprègne l’Europe depuis l’entre deux guerres.

Il n’a jamais voulu s’intégrer aux cercles littéraires ou fréquenter toutes ces écoles de peintures éphémères qui ont traversé ce XXème siècle.

Sa vie en dehors de sa table de travail ou de son chevalet se passait dans les musées ou les grandes expositions en Europe.

1962

Suite à la vente de la villa familiale, Bellor, ses parents et ses 3 fils s’établissent à Bruxelles, mais déjà Bellor vivait en grande partie à Paris avec son amie et l’enfant de celle-ci.

Paris ville qu’il adorait et ou dans un premier temps il s’est établi à l’hôtel Nicole, rue Nicole située au bout du boulevard Montparnasse près des Jardins de l’Observatoire. Cette période de vie dans une chambre au 6ème étage sans ascenseur rappelle la manière de vie de certains artistes de la fin du XIXème  et début du XXème siècle.

C’est à cette époque qu’il opta pour l’alias « BELLOR » car selon lui les français massacraient régulièrement son nom il décide de choisir un nom d’artiste pouvant se prononcer simplement dans toutes les langues.

Daisy, Féline comme il l’appelait avait été la raison de la rupture de son couple. Idéalisée, elle resta jusqu’à son décès sa muse et lui servit de modèle pour nombreuses de ses œuvres.

À cette époque il rayonnait toujours en France et en Italie tout en continuant à répondre régulièrement à des demandes en Belgique.

1966 - 1986

Après le décès de son père (en 1966) et la mauvaise santé de sa compagne il revint en Belgique, s’établit auprès de sa mère et ne se consacra plus qu’uniquement à son œuvre peinte. Il apparu  sur les cimaises en 1975 : consécration d’estime immédiate pour sa qualité incomparable.

Bellor restait toutefois un solitaire, n’aimant pas la médiatisation et travaillant ses œuvres suivant la fameuse et très difficile technique des glacis, de ce fait il resta un artiste peu productif en œuvres peintes. À chaque exposition à laquelle il participa de 1975 à 1983 son savoir faire étonna, fit l’unanimité des critiques et des amateurs et le positionna comme artiste rare et élitiste en dehors des mouvements qui avaient habitué le grand public aux pressions d’un marché qui n’avait plus rien avoir avec les Beaux Arts et qui n’intéressait plus les vrais amateurs mais les investisseurs.

1986 – 2000

Déçu par l’évolution de ce monde du marché de l’art et de ses pratiques, il refusa de présenter encore ses œuvres à ce public en partie inculte comme il disait et continua à peindre, soit seul devant son chevalet soit à visiter et revisiter les musées pour étudier sans cesse le métier des artistes du passé.

De cette date à sa mort Bellor continua à travailler tous les jours. Il vendait uniquement par bouche à oreille aux amateurs connaissant son œuvre.

Toute sa vie il a attaché une grande importance au dessin et en particulier au croquis dont la rapidité d’exécution demande un savoir faire d’excellence.

1999 - 2000

Il fut malheureusement victime d’une pneumonie dont il se remit assez bien et après 3 mois en revalidation à l’institut du Docteur Derscheid à Waterloo il s’installa dans un petit et confortable appartement de la rue aux Laines près du Sablon.

Début 2000 une chute lui fut malheureusement fatale et il rejoignit sa muse le 13 février 2000.


Son décès, comme sa vie, ne fut pas non plus fort médiatisé mais un grand journal belge titra 

 

« BELLOR N’EST PAS MORT »

 

« Et son testament en même temps : s’adonner corps et âme à son art, fermer les yeux, regarder en soi, y voir jaillir l’inconscient surréel, ses songes infinis, ses envoûtants sortilèges… Du bel art ! »

Bernadette Lehembre // Brussels News 2010


Les expositions

1934

- Exposition des peintres du Luxembourg
Arlon (Belgique)

1941

- Galerie Isy Brachot (exposition d’ensemble)
Bruxelles (Belgique)

1945

- Galerie Nova
Bruxelles (Belgique)

1949

- Création des costumes du cabaret “Le Bœuf sur le Toit”
Bruxelles (Belgique)

1966

- Galerie de Berry
Paris (France)

1967

- Galerie Lecomte Ullmann
Paris (France)

1968

- Galerie des Beaux Arts
Paris (France)

1970

- Galerie Maine Montparnasse
Paris (France)

1975

- Galerie des Eperonniers
Bruxelles (Belgique)

1976

- Centre Culturel de Mouscron (Rétrospective)
Mouscron (Belgique)

- Callens
Knokke (Belgique)

1978

- Galerie Paul Ide
Bruxelles (Belgique) -> 1979

1979

- Galerie Jan Demaere
Bruxelles (Belgique)

1980

- Galerie Jan Demaere
Gand (Belgique)

1981

- Casino de Knokke
Knokke (Belgique)

- Château de Burdinne
Burdinne (Belgique)

1982

- Galerie Jan Demaere
Bruxelles (Belgique)

- Kunstbeurs
Utrecht (Pays-Bas)

1983

- Galerie Artemis
Sint-Martens Latem (Belgique)

- Galerie Aelbrecht
Rotterdam (Pays-Bas)

- Casino de Knokke
Knokke (Belgique)

- FIAC 83 Grand Palais
Paris (France)

- 8ième foire d'art actuel Palais des Beaux Arts
Bruxelles (Belgique)

1984

- Galerie Ozenne
Paris (France) -> 1986

2000

- Lineart
Paris (France)

2001

- Salon de Gand (ensemble)
Gand (Belgique)

- Hommage au peintre au Salon d’Eurantica
Bruxelles (Belgique)

2002

- ARTE.ON Gallery
Knokke (Belgique)

2003

- Biennale de Florence
Florence (Italie)

2004

- Mgallery
Bruxelles (Belgique) - Collection 1939-1940 / La bataille des Ardennes

- GOUDENVIS
Malines (Belgique)

2006

- Mgallery
Bruxelles (Belgique)

- Galerie du Dragon
Mons (Belgique)

- ART London 2006 / Hilton London (ensemble)
Londres (Angleterre)

- FRENCH ARTISTS
New York (Etats-Unis) - Waldorf Astoria

2007

- Rollebeek Gallery
Bruxelles (Belgique)

2007

- Mgallery
Bruxelles (Belgique) - Permanence dessins, gouaches, huiles sur toile -> 2014

2011

- MIESSEN Gallery
Bruxelles (Belgique) - 100ième anniversaire de la naissance de Bellor